Michel Krempper, historien, sera en conférence à Masevaux, à l’espace Claude Rich, le 18 novembre à 20 heures. Il évoquera Joseph Rossé, un grand alsacien enfin sorti de la damnation mémorielle.
Qui est Joseph Rossé. ? Peu se souviennent encore de ce Sundgauvien mort en détention en 1951 après une très injuste condamnation pour collaboration avec l’Allemagne. Pourtant, dans l’entre-deux-guerres, il avait été l’homme politique alsacien le plus éminent. Directeur du principal quotidien régional, les Colmariens -par trois fois- l’élisent député du Haut-Rhin et conseiller général. Durant l’occupation, il se range dans la résistance antihitlérienne allemande en participant à la préparation de l’attentat du 20 juillet 1944 contre le Führer du IIIe Reich. Parrallèlement, il se voue à la défense de sa maison d’édition, l’Alsatia, menacée de confiscation par les Allemands et surtout à la protection de nombreux compatriotes sous le coup d’une arrestation par la Gestapo. 32 Alsaciens-Mosellans condamnées par les tribunaux nazis lui doivent la vie, dont son ami Robert Schuman qui deviendra après-guerre président du Conseil des ministres. Comment et pourquoi ce grand catholique a-t-il pu connaître 11 prisons françaises et y passer 2450 jours ? C’est à ces questions et à beaucoup d’autres concernant la vie tragique de ce personnage encore trop méconnu que répondra l’historien, auteur d’une biographie de 440 pages nourrie par des archives inédites et parue en mai 2016 aux éditions Yoran : « Joseph Rossé, 1892-1951 Alsacien interdit de mémoire». L’ouvrage sera vendu sur place (20€) et pourra être dédicacé.