MASEVAUX
LE DEPART DES SŒURS ANNE ODILE ET ANDRE BERNARD
Il y avait beaucoup d'émotion mardi soir à la mairie de Masevaux où le maire Laurent Lerch avait invité une foule d'amis des Sœurs Anne Odile et André Bernard appelées à quitter la commune après 38 années passées dans la cité de Masevaux.
Avec leur départ, c'est une page d'histoire locale qui se tourne. Depuis 135 années, les Sœurs de la Congrégation des Sœurs de la Divine Providence de Ribeauvillé étaient présentés à Masevaux, dispensaient leur savoir aux écolières et aux écoliers masopolitains ensuite, apportaient leur réconfort aux malades et participaient à la vie cultuelle de la cité.
Sœur André Bernard et Sœur Anne Odile ont œuvré dans cette dimension et ont su parfaitement s'inscrire dans le paysage masopolitain et dollérien.
Sœur André Bernard, native d'Oberbruck enseignait à l'école « Les Abeilles » jadis « école des filles » jusqu'à son départ à sa retraite en 1985. Directrice de l'établissement, elle transmit alors le flambeau à Alain Lichtenstger qui devint le premier homme à enseigner aux Abeilles depuis 1904. Sportive, on retrouvait Sœur André Bernard sur les pistes enneigées du Ballon d'Alsace ou à enfourcher son vélo pour accompagner les élèves. A sa retraite, elle s'est encore davantage impliquée dans la pastorale de la santé, elle incarnait l'espoir et la générosité auprès des malades. Avec Sœur Anne Odile, elle était une choriste appréciée au sein de la chorale Sainte Cécile et une animatrice dévouée du Jeu de la Passion où elle s'occupait notamment des figurants - enfants.
Comme le soulignait avec chaleur le maire Laurent Lerch, Sœur Anne Odile, « c'est la soif d'apprendre, de créer, d'entreprendre, de donner. » Pour l'ancien directeur d'école Alain Lichtensteger, c'était une maîtresse dévouée, patiente et attentive même avec les plus turbulents. D'ailleurs, un ancien élève de Ballersdorf en 1948 ne s'y est pas trompé, l'honorant par sa présence et lui remettant un cadeau à l'issue de la cérémonie. Artiste dans l'âme, on la retrouve aussi au centre socio culturel où elle initiera de nombreuses personnes au cannage des chaises. Henri Walgenwitz, le président de la Chorale, rappela avec poésie que « Sœur Anne Odile, c'est la superstar de l'art floral qui dans tous les jardins de Masevaux cavale pour décorer l'église saint Martin ». A travers plusieurs anecdotes, Henri Walgenwitz confirmera à tout l'auditoire que Sœur Anne Odile est « un sacré personnage » qui va manquer à la vallée. Pour Sœur Marie Edith, délégué de la Sœur supérieure générale de la Congrégation, Sœur André Bernard et Sœur Anne Odile ont inscrit en lettres d'or dans leur cœur : « donner le meilleur de soi-même ».
Soeur Anne Odile concluait cette touchante cérémonie : « nous ne partons pas de gaieté de cœur, nous remettons notre avenir en la Divine Providence ». Un bel exemple de don de soi.
MH
Commentaires
Soeur Anne Odile était mon institutrice de CE2 en 1980-1981. C'est vrai qu'elle adorait décorer la classe avec des petits bouquets de fleurs après les vacances. Quinze ans après avoir quitté cette école, j'y suis retourné avec femme et enfant, elle savait encore qui j'étais ! C'était une excellente institutrice.