C’est l’effervescence en ce deuxième dimanche de Carême autour du cercle Saint Martin de Masevaux. Et pour cause ; c’est le lever de rideau sur la 86ème saison du Jeu de la Passion. Cinq heures de spectacle pour une fresque biblique haute en couleurs et en émotions.
La saison 2016 a débuté depuis belle lurette pour l’équipe du président de l’association « Les Masopolitains » Dominique Killherr. Même si un partenariat de longue date est établi avec les autocaristes et les agences de voyage, il faut sans cesse savoir se vendre. Ces dernières semaines, c’était aussi le moment pour les bénévoles de mettre les bouchées doubles pour être fin prêt en ce dimanche après-midi. Répétitions des acteurs depuis le début de l’année, mise en place du plan incliné pour pouvoir faire entrer l’âne de la Passion sur scène…. Le Jeu de la Passion se joue aussi dans les coulisses. Costumières, maquilleuses s’affairent pendant que les acteurs se concentrent à l’image du Christ incarné par Sébastien Weiss ( 37 ans) qui perpétue une tradition familiale. Son grand-père Paul tenait déjà le rôle, son père aussi montait sur les planches de la Passion et sa mère œuvre dans les coulisses. Peu avant 14 heures, le Président Killherr qui campe aussi le rôle de Simon s’adresse à ses troupes en ayant une pensée pour le régisseur François Gruneisen absent car souffrant. Avant que le rideau ne se lève, le curé Frédéric Flota invite les acteurs sur scène pour prier.
Le rideau peut se lever ; ce premier tableau emmène le public dans un marché bruyant et multicolore installé près du temple de Jérusalem. Ce tumulte est interrompu par l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem. Certains enfants montent pour la première fois sur les planches du Cercle St Martin et comptent parmi les figurants de ce premier acte. Le Jeu de la Passion de Masevaux, ce sont quelques 200 bénévoles qui se mobilisent pour perpétuer ce monument de la vie culturelle alsacienne. Solidarité, sincérité de l’engagement, sérieux et dévouement sont les vertus qui les animent.
Pendant cinq heures, douze tableaux se succèdent jusqu’à celui de la résurrection où Jésus sort du tombeau et apparaît à Marie-Madeleine. L’Alléluia de Haendel peut retentir.
MH
